Femme : l’essence même de la guinéenneté (Par Ahmed Tidiane Diallo)
Elles célèbrent chaque 8 mars pour la magnificence de la femme guinéenne en vue de
dresser le bilan de sa situation à travers des conférences, des débats, des cérémonies
et des manifestations. Ces actions ne se mènent pas sans l’aide des hommes qui,
depuis, sont impliqués pour promouvoir l’émancipation du leadership féminin. Et si
cela est une possibilité aujourd’hui, c’est grâce à l’effort de certaines femmes qui se
sont distinguées de par leur abnégation.
Elles sont ces guinéennes qui dirigent des entreprises ou occupent des postes de
responsabilité dans l’administration publique ou privée. Elles sont une référence pour toute
une génération de la junte féminine. Bien que s’affirmer n’est pas chose aisée, surtout
lorsqu’on sait que les parcours sont généralement parsemé d’embûches qui occasionnent
souvent des blessures et des amertumes profondes. Certains se dépensent des années
durant sans jamais atteindre leurs objectifs et celles qui arrivent à leurs fins représentent une
minime frange.
Elles sont ces guinéennes qui ont la tête bien faite et un moral d’acier. Car, à force de
courage et de persévérance, la compétence et le sérieux finissent par triompher. Depuis
l’avènement de la deuxième République, l’arrivée de nombreuses femmes dans les affaires
publiques comme privées, issues de différentes carrières ont prouvé qu’elles ont assumé
des fonctions de hautes responsabilités.
Elles sont ces nombreuses guinéennes à se distinguer à des postes de responsabilités, qui
ont certes rencontré des difficultés sans se victimer pour atteindre leurs objectifs avec
courage et intelligence. Qui méritent également d’être mentionnées dans les annales de
l’histoire du leadership féminin pour honorer ce nom « Guinè » en dialecte Soussou que le
pays porte.
Il reste beaucoup à faire pour la génération montante. En l’occurrence la scolarité de la jeune
fille qui reste un défi majeur à relever, les inégalités liées au genre qui empêchent les filles
d’accéder aux mêmes opportunités que les hommes, l’excision qui demeure encore un
tabou, le mariage précoce, les grossesses non-désirées, le harcèlement sexuel sont entre
autres des facteurs qui contribuent à désorienter les jeunes filles.
Il est encore temps que vous vous engagiez à encourager l’adoption du Code civil révisé et
la Loi sur la parité. Il est temps de promouvoir le respect des droits fondamentaux des
femmes et filles. Il est temps que vous vous battiez pour la prise en compte des questions
d’égalité des droits et d’accès des femmes aux ressources. Il est temps qu’on améliore la
participation des femmes à la prise de décision prioritaire pour la planification du
développement.
Il faut reconnaître la valeur de ces jeunes femmes espoirs, parce qu’elles ont cru en elles et
ont agi au profil de leurs convictions personnelles pour apporter une pierre à la construction
de la Guinée. Cette date du 8 mars doit être une revendication et de réflexion sur les
stratégies à mettre en place pour l’intégrité totale de la femme.