A changer
Publié : 08 March, 2021

OMEGA, MMFLP : Marthe Dédé KOÏVOGUI fait une recherche édifiante sur les femmes

Marthe Dédé KOÏVOGUI est la Présidente de l'Organisation des Mères et Enfants de Guinée et d’Afrique (OMEGA) et Présidente Fondatrice du Mouvement Mondial des Femmes Leaders Panafricaines (MMFLP). Mais aussi, elle est l’Ambassadrice de la Fondation Malagutti pour le continent africain, médaillée de l'Étoile européenne du Dévouement Civil et Militaire. Comme vous le constatez, Mme KOÏVOGUI est une femme engagée et dégage un leadership « héroïque ». Mais à la base, Marthe Dédé est chercheuse. A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des femmes le 8 Mars dernier, elle a dévoilé une étude sur le taux d’ancrage de la gent féminine dans de nombreux secteurs d’activités : politique, sport, entrepreneuriat, culture, gastronomie et bien d’autres. Lisez in extenso cette recherche.

Selon une étude de ONU-FEMMES, la participation pleine et équitable des femmes dans tous les éléments constitutifs de la société est un droit humain fondamental. Pourtant, à l’échelle mondiale, que ce soit en politique, dans les divertissements ou sur le lieu de travail, les femmes et les filles sont largement sous-représentées.

Politique  

La représentation politique des femmes dans le monde a doublé ces 25 dernières années. Toutefois, cela ne représente qu’environ une femme sur quatre parmi les parlementaires aujourd’hui. En conséquence, plus de trois quarts des sièges sont occupés par des hommes. Les femmes continuent d’être largement sous-représentées aux plus hauts postes politiques. En octobre 2019, on ne comptait que 10 femmes cheffes d’État et 13 femmes cheffes de gouvernement dans 22 pays, contre quatre femmes cheffes d’État et huit femmes Premières ministres dans 12 pays en 1995.

Travail

En juin 2019, la liste de Fortune 500 a battu les records, avec le plus grand nombre de femmes directrices générales jamais enregistrées au classement. Bien que la moindre avancée soit un gain, le tableau dans son ensemble est bien sombre : sur les 500 directeurs généraux à la tête des entreprises aux plus hauts revenus, seulement moins de 7 pour cent sont des femmes. S’agissant de la main-d’œuvre dans son ensemble, les disparités entre les sexes en matière de participation à la main-d’œuvre chez les adultes en âge d’activité professionnelle maximale (de 25 à 54 ans) ont stagné ces 20 dernières années. L’amélioration de l’éducation parmi les femmes a très peu contribué à enrayer la ségrégation professionnelle profondément ancrée dans les pays développés et les pays en développement. Les femmes continuent d’assumer une part disproportionnée des soins et des travaux domestiques non rémunérés. Dans les pays en développement, cela comprend diverses tâches pénibles telles que la collecte d’eau, dont les femmes et les filles sont responsables dans 80 pour cent des ménages qui n’ont pas accès à de l’eau sur place.

Culture et sciences

Décerné chaque année en reconnaissance des accomplissements intellectuels et d’avancées académiques, culturelles et scientifiques, le prix Nobel a récompensé plus de 900 personnes au cours de son histoire, de 1901 à 2019. Seulement 53 des lauréats sont des femmes, dont 19 dans les secteurs de la physique, de la chimie, et de la physiologie ou de la médecine. Marie Curie est devenue la première femme lauréate en 1903, lorsqu’elle et son mari se sont vus décerner conjointement un prix Nobel de physique. Huit ans plus tard, elle a reçu, seule, le prix Nobel de chimie, faisant d’elle la seule femme de toute l’histoire à remporter deux fois le prix Nobel. Bien que les femmes aient été à l’origine d’un certain nombre de découvertes scientifiques tout au long de l’histoire, seulement 30 pour cent des chercheurs du monde entier et 35 pour cent de l’ensemble des étudiants poursuivant des études dans des domaines liés aux STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) sont des femmes.

Journalisme

S’agissant de l’égalité des sexes  dans les médias d’information, les progrès ont pratiquement stagné. Selon la plus grande étude sur la représentation, la participation et l’implication des femmes dans les médias d’information couvrant 20 années et 114 pays, seulement 24 pour cent des personnes qui sont entendues, citées ou vues dans des journaux, ou dans les nouvelles télévisées ou radiodiffusées sont des femmes. Les femmes reporters sont également confrontées à un plafond de verre dans les articles de journaux et les reportages de bulletins de nouvelles, où 37 pour cent des sujets avaient été couverts par des femmes en 2015, ce qui montre que rien n’a changé en une décennie. Malgré la promesse de démocratisation des médias numériques, la faible représentation des femmes dans les médias d’information traditionnels se retrouve également dans les actualités numériques, où seulement 26 pour cent des personnes couvertes dans les sujets d’actualités sur Internet et dans les tweets de nouvelles sont des femmes. Seulement 4 pour cent des sujets couverts dans les nouvelles traditionnelles et numériques remettent clairement en cause les stéréotypes sexistes. Entre autres facteurs, les stéréotypes et la sous-représentation significative des femmes dans les médias jouent un rôle majeur dans le façonnement des attitudes néfastes irrespectueuses et de la violence à l’égard des femmes.

Les femmes dans le secteur des divertissements

À l’instar des autres formes de médias, les films et la télévision ont une influence énorme sur le façonnement des perceptions culturelles et des attitudes en matière de genre, et ils jouent un rôle majeur dans le changement de discours pour le programme en faveur de l’égalité des sexes. Pourtant, selon les conclusions d’une analyse de films à succès menée dans 11 pays, il a été trouvé, par exemple, que 31 pour cent de l’ensemble des personnages parlants dans ces films étaient des femmes et seulement 23 pour cent présentaient des protagonistes de sexe féminin – un taux qui reflétait de près celui des femmes réalisatrices (21 pour cent). La sous-représentation flagrante des femmes dans l’industrie cinématographique est également frappante dans les prix décernés aux films encensés par les critiques : au cours des 92 années d’histoire des Oscars, seulement cinq femmes ont été nominées dans la catégorie du meilleur réalisateur et une seule femme – Kathryn Bigelow – a remporté ce prix. De plus, Jane Campion demeure la seule femme réalisatrice à avoir remporté le plus prestigieux prix du Festival de Cannes, la Palme d’Or, au cours des 72 ans d’histoire du festival. Les seules autres femmes qui ont reçu le prix – mais conjointement – étaient les actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, avec le réalisateur du film Abdellatif Kechiche. Si une image vaut mieux qu’un long discours, alors le message vaut mieux qu’un gros ouvrage : pour changer les notions stéréotypées sur le genre et tenir compte des réalités des femmes, nous avons besoin d’un plus grand nombre de femmes dans les films, sur les écrans et hors écran.

Les femmes dans le sport

Le sport a le pouvoir d’inspirer un changement et de briser les stéréotypes sexistes – et c’est précisément ce que font les femmes, décennie après décennie, en montrant qu’elles sont tout aussi capables, résilientes et fortes que les hommes, non seulement physiquement, mais également stratégiquement, en tant que leaders et agentes du changement (conseil pro pour la Génération Égalité : regardez le match de tennis historique de Billie Jean King – la bataille des sexes). Aujourd’hui, les femmes sont beaucoup plus visibles dans le sport que jamais auparavant : il est prévu qu’aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, la représentation entre les sexes sera presque égale parmi les sportifs, une première dans l’histoire des JO. À titre de comparaison, seulement 22 femmes (2,2 pour cent) sur un total de 997 athlètes ont participé aux Jeux olympiques pour la première fois en 1900. Les femmes et les hommes participent dans presque toutes les catégories sportives, à quelques exceptions près : la gymnastique rythmique et la natation synchronisée sont les seules disciplines exclusivement féminines, et la lutte gréco-romaine est une discipline exclusivement masculine – bien que les femmes puissent participer à la lutte libre. Malgré les progrès réalisés, les femmes continuent d’être exclues de certains sports dans plusieurs régions du monde et, à l’échelle mondiale, elles gagnent des salaires et des sommes d’argent pour des prix qui sont largement inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. ONU Femmes travaille à combler les disparités pour les femmes et les filles, notamment par le biais de partenariats avec le Comité international olympique et avec l’ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes et meilleure buteuse de l’histoire de la coupe du monde féminine de la FIFA, Marta Vieira da Silva.

Arts culinaires

Bien que dans les ménages, les femmes se voient généralement attribuer les rôles dans la cuisine, il est généralement difficile aux femmes cheffes d’accéder aux échelons supérieurs du secteur de la restauration. Comme le décrit le documentaire A Fine Line, les femmes doivent souvent surmonter une discrimination active et s’orienter dans une culture qui glorifie la masculinité et tolère implicitement le harcèlement. Outre des horaires de travail longs, imprévisibles et rigides, des politiques peu propices à la vie de famille et à la garde d’enfants et des salaires faibles, les femmes sont confrontées à d’énormes difficultés lorsqu’elles entrent dans le secteur de la restauration. Les chiffres sont parlants : aujourd’hui, un peu moins de 4 pour cent des chefs ayant reçu trois étoiles Michelin (le plus haut classement possible) de l’éminent guide des restaurants sont des femmes.

Mes recommandations :

  • Mise en place de mesures pour inciter à réduire les écarts de salaires.
  • Transformer les idées en actions concrètes.
  • Soutien, repérage et accompagnement des enfants témoins de violences conjugales.
  • Renforcement des méthodes de signalement des violences faites aux femmes.
  • Renforcement des moyens d’orientation à destination des victimes de violences ( Numéro d’appel unique, création de boutons d’urgence sur les smartphones.
  • Formation du corps enseignant sur le repérage des enfants témoins de violences.
  • L’application stricte des lois existantes.
  • Facilitation de l’accès à la formation et l’amélioration du système éducatif.
  • Amélioration du système de santé maternelle et infantile.
  • Représentativité massive des femmes en politique et dans le milieu syndicale
  • Faciliter la pose des plaintes et le suivi des enquêtes.
  • Éradication de l’impunité.
  • Parfaire le processus de plaintes par les médecins légistes.
  • Renforcer le contrôle anti-cybercriminalité ( Protection de l’image de la femme et de la petite fille ).
  • Inviter les religieux autour d’une table ronde sur la protection de la femme, l’enfant et la famille.
Rappelons qu'à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, Marthe Dédé KOÏVOGUI a organisé une visioconférence internationale le 6 mars, dont le thème est : « Femmes, politique et sécurité » avec un panel composé de personnalités politiques internationales. ARCHIVES & SOURCE : ONU FEMMES, LA FIFA Liens importants https://www.femmes-panafricaines.org/ femmesleaderspanafricaines@gmail.com Par Marthe Dédé K. 
Partager sur :