A changer
Publié : 07 June, 2021

Editorial / 20 ans, le plus bel âge vraiment ?

PHOTO. De jeunes activistes investissent les rues de New York le 20 septembre 2019, appelant à une action globale de lutte contre le changement climatique. Des millions de manifestants participèrent à des marches semblables en 150 lieux du monde.
Période de plaisirs et d’exaltation, la jeunesse est aussi un âge de défis. Terminer ses études, trouver un emploi, un logement : ce qui n’était pas chose aisée avant la pandémie est devenu bien plus difficile encore aujourd’hui. Outre les nombreuses incertitudes qu’elle suscite, la crise sanitaire affecte la vie sociale des jeunes, les prive de leur réseau amical et des soutiens indispensables à leur bien-être.
Elle a aussi profondément affecté leurs parcours d’apprentissage. Près des trois quarts des élèves de 8 à 19 ans scolarisés avant la pandémie ont vu leurs écoles fermer, et 13 % d’entre eux n’ont plus aucun accès aux cours ou même à un enseignement, lorsque la formation à distance est impossible. Des coupures budgétaires ont affecté le financement de l’éducation. Il faudra des années pour combler ces lacunes.
L’emploi des jeunes a également souffert puisque le chômage frappe désormais 8,7 % d’entre eux. Tous ces bouleversements ne sont pas sans conséquences sur leur santé mentale. Ainsi aux États-Unis, près des deux tiers des jeunes adultes présentent des symptômes de problèmes psychologiques. Parmi eux, 25 % reconnaissent avoir augmenté leur consommation de drogue ou de médicaments pour faire face au stress de la pandémie et 25 % avoir envisagé le suicide.
J’ai malgré tout bon espoir que la résilience dont font preuve les jeunes leur permettra de sortir plus forts de la crise. Aujourd’hui comme hier, ils sont prêts à se battre pour impulser un changement. Ils n’acceptent pas le creusement des inégalités de chances et de revenus. Ils sont à l’avant-garde du combat en faveur de l’environnement. Ils militent en faveur de la solidarité et du soutien aux plus fragiles. Ils sont d’ardents défenseurs de la démocratie. Ils sont la force motrice de nombreux mouvements sociaux.
J’en suis chaque jour le témoin direct ici même à l’UNESCO, où l’enthousiasme et l’intelligence des jeunes contribuent à faire émerger des solutions, non seulement pour eux-mêmes, mais, comme dans leurs autres campagnes, pour le bénéfice de la collectivité.
Alors que nous relevons nos manches pour réparer les dégâts de la pandémie et des politiques qui l’ont aggravée, engageons-nous avec et pour les jeunes, afin d’obtenir de meilleurs résultats pour nous tous dans le futur.
Par Gabriela Ramos en service à l'UNESCO
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