Hier soir, Azaya a fait son premier Arena Grand Paris ! Sous les étoiles en fugue et le ciel glacé de Tremblay-en-France, le chanteur guinéen a relevé un défi de taille : drainer du monde dans une salle mythique et représenter la Guinée sur les terres de Napoléon.
Une communication à grande échelle, menée pendant près d’un an, a bien imprimé une forte affluence. SITANEWS vous raconte les temps forts d’un concert très attendu, partagé entre grand retard, tension passagère, émotion et victoire.
Un début compliqué
Il est 16h32 quand nous arrivons sur les lieux. L’Arena, nichée à Sausset — du nom d’une petite rivière de Seine-Saint-Denis — semble reculée. Pourtant, les fans ont afflué très tôt. Ils ont bravé le froid mordant de l’hiver pour venir soutenir leur idole. (voir photo)

Crédit photo : SITANEWS - Mouvement de foule
Les portes devaient s’ouvrir à 18h. Le concert, lui, devait commencer à 20h. Mais la soirée a vite pris du retard (un grand retard d’ailleurs). Les balances techniques n’ont commencé qu’à 18h30. Pendant ce temps, la foule grelottait dehors. L’impatience montait. Agents de sécurité débordés, mouvements de foule… L’attente devenait pesante. Ce n’est que vers 20h30 que les portes de l’Arena se sont enfin ouvertes.
Trecy La Cayenne chauffe la salle
La Congolaise Trecy La Cayenne a ouvert le bal. La portée de sa voix a envahi la salle pendant près de trente minutes. La salle se remplissait progressivement. L’ambiance est montée d’un cran. Puis, la maîtresse de cérémonie, la sublime Kadiatou Kaba, a invité le public à entonner l’hymne national guinéen pour accueillir la star du soir.
L’entrée imposante d’Azaya
À 21h44, les neuf musiciens et quatre choristes d’Azaya s’installent pour un live. La griotte Djely Kanny Fanta présente l’artiste avec fierté, retraçant son parcours et son rôle dans la musique guinéenne.
Soudain, Azaya apparaît dans un déluge de fumigènes. Les torches des téléphones braquées sur la scène. Élégant, vêtu d’un habit orné du symbole Nimba, micro à la main, canne de roi dans l’autre. L’Arena explose sous les applaudissements.
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Des tubes et des frissons
Il démarre son show avec « Cercle de feu », un morceau chargé de punchlines, d’émotion aussi. Il y invite Soul Bang’s, autre figure de la musique guinéenne. Le tempo est donné. La fête commence réellement.

Deux grands noms de la musique guinéenne (Azaya et Soul Bang's)
Les fans sont surexcités. Azaya profite de l’osmose. Il enchaîne avec « Allah Lé Kabon », un tube aux millions de vues, puis « Gnénèssouma », succès de ses débuts. La salle vibre. Les yeux brillent. L’Arena swingue. Le public chante. Les fans dansent, communient. Les premiers frissons parcourent la salle à coup sûr.
Partie remise
Entre deux titres, Azaya prend la parole. Il apporte son soutien à Djelykaba Bintou, victime d’une polémique en ligne. « Notre sœur, notre amie, notre compatriote Djelykaba Bintou a été atteinte dans sa dignité ces derniers jours. Levez les mains, je veux qu’on lui apporte notre soutien ce soir », déclare-t-il.
Les esprits sont stimulés. Le public applaudit longuement pour le geste du "Messi". Azaya introduit d’autres artistes. Lui, se retire pour un moment. Pendant la pause, d’autres voix guinéennes prennent le relais : Lil Saako, Lévi Bobo, Koury Sample…

Lil Saako "zapatise" l'Arena Grand Paris
Retour en force
À 22h49, Azaya revient sur scène. Il porte cette fois-ci un costume noir en partie doré. Il entonne « Yélégbéli » avec Tenin Diawara, sulfureuse artiste célèbre à Conakry. Ensemble, ils livrent une performance éclaire, mais explosive.

Tenin Diawara aux cotés d'Azaya
Le Mali s’impose
Le duo Azaya – Binta Diabaté embrase la scène. Les deux font jaser. Leur collaboration récente avait déjà séduit leurs publics respectifs, mais à l’Arena, la magie a pris une tout autre ampleur.

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Moment fort et émouvant : la montée sur scène d’Ibro Gnamet, sœur cadette d’Azaya. Submergée par l’émotion, elle n’a pu chanter « Ne Touchez Pas » jusqu’au bout. En larmes, elle se montre fière de son frère. Elle remercie le public et félicite son frère devant une salle debout.

Ibro Gnamet - Trop d'émotion
Une clôture symbolique
Il est 23h32 lorsque retentissent les premières notes de « Mamaya », hymne festif aux couleurs de la Guinée. Le public sort ses mouchoirs blancs, comme le veut la tradition. L’Arena Grand Paris se transforme en un immense bal populaire. Azaya conclut son concert dans une ambiance de liesse et de fierté nationale. Sous les lumières, les chants et les applaudissements, le « Messi » de la musique guinéenne vient d’inscrire son nom dans la légende de la diaspora.

Un concert en partie imparfait dans son organisation, mais inoubliable dans son émotion et sa mobilisation. Azaya a prouvé qu’il reste, plus que jamais, la voix d’un peuple. Sur le fond, ce concert caractérise l’ouverture culturelle de la Guinée et renforce l’image d’Azaya comme porte-étendard d’une jeunesse éveillée. Une génération qui choisit de se lever, de chanter sa dignité, de revendiquer son histoire.
Ce concert reste une catharsis collective, une démonstration forte de ce que la musique peut accomplir : réunir et guérir. Azaya et son équipe de production ont rassemblé un peuple autour de sa dignité, de sa musique, de son histoire et de ses espoirs.
Où et quand aura lieu la prochaine date ?
Reportage signé
Sita Camara et Aboubacar Kaba
SITANEWS, FRance
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