La Guinée pleure ses géants de l’humour ! Un voile sombre et silencieux s’est abattu sur la scène artistique guinéenne. Ce pays chargé d’histoire, est aussi un berceau de la culture porté également par des maîtres de la dérision et de la joie qui faisaient rire des milliers de cœurs. Mais aujourd’hui, la tristesse envahit l’âme des Guinéens, car un à un, ces grands précurseurs de l’art humoristique s’en vont, emportés par le vent cruel du temps.
Yakhouba Pessè, avec sa voix sèche et son regard malicieux, incarnait l’humour qui pansait les blessures invisibles du quotidien des guinéens. Abou Nondi Falai, maître des mimiques, du jeu et la parole, faisait charcucter les émotions sur les petits écrans de la télévision nationale, avec une douceur rare. El Hadj Mamadou Keita, éternel poète comique, racontait la Guinée à sa façon avec une tendresse infinie. Sow Bailo, pionnier au grand cœur, avait l’art de transformer les petits riens en éclats de rire mémorables. Et aujourd’hui, c’est au tour de Moussa Koffoé, un autre compagnon de route, de nous quitter, laissant un vide terrible dans ce théâtre de la vie.
Parlant de ces maîtres de l’aisance, chaque nom évoque un pan d’histoire, une flamme qui illuminait les scènes de Conakry et au-delà. Ils étaient les voix du peuple, les témoins ironiques et bienveillants de la société guinéenne, capables de faire sourire même dans les heures les plus sombres. Leur humour était naturel mais aussi un espoir, un refuge, une déclaration d’amour à la vie malgré ses cruautés.
Mais maintenant, le silence s’installe en grande partie, lourd et pesant. La Guinée, en se vidant de ses plus grands humoristes, perd une part inestimable de son identité culturelle et humaine. Leurs pièces résonnent encore dans les mémoires et dans les archives, mais rien ne remplacerait cette présence vivante, ce lien magique entre le comédien et son public.
La douleur est immense, le chagrin intense. Nous disons adieu à ces héros du rire qui ont tant donné sans jamais rien attendre en retour.
Par SITANEWS
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