crédit photo : Rita
15 October, 2025

Pour sa 27ᵉ édition, le festival de Jazz de Rabat se réinvente : nouveau nom, nouveau lieu, même passion

 

Après s’être appelé Jazz aux Oudayas, puis Jazz au Chellah, en référence aux sites historiques de la capitale du royaume, le festival s’appelle désormais Jazz à Rabat et se déroule dorénavant dans l’amphithéâtre du parc Hassan II.


Reportage de Rita Stirn pour SITANEWS

 

Du 25 au 27 septembre 2025, trois soirées de concerts uniques, issus de résidences entre musiciens européens et marocains, un spectacle de rue et des ateliers participatifs sont au programme de cette 27édition, à l’initiative de l’Union Européenne, en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la Wilaya de Rabat-Salé-Kénitra. L’ambassadeur de l’Union Européenne a pris la parole en arabe et le Ministre de la Culture marocain s’est exprimé en français sur la feuille de route innovante du festival.

 

Proposer un voyage musical entre l’Europe et le Maroc, favoriser des rencontres qui unissent les deux rives de la Méditerranée, telle est la devise des directeurs conjoints du festival, Majid Bekkas (Maroc) et Jean-Pierre Bissot (Belgique). Ce dernier a choisi de faire une programmation d’un jazz européen au féminin, à l’instar de l’initiative de Philippe Lorin, l’ancien directeur de TanJazz, le festival de jazz à Tanger, qui avait eu cette audace en 2016.

 

Le jeudi 25 septembre, le festival s’ouvre avec le Tania Giannouli Trio, formation greco-allemande au son méditerranéen contemporain, mêlant piano, oud et trompette. Le trio rencontrera Abdelfettah Houssaini, maître percussionniste marocain, pour une création entre sonorités orientales et jazz européen. Après un accompagnement discret des musiciennes, le solo du percussionniste Abdelfettah, bien connu au Pietri, le Jazz Club de Rabat, fut longuement ovationné par le public.

 

La soirée se poursuit avec l’énergie du Céline Bonacina Quartet – JUMP!, mené par l’une des saxophonistes les plus dynamiques de la scène française, avec la particularité que Céline joue avec maestria du saxophone baryton. Leur performance est enrichie par la participation du duo marocain Hamza Bennani Smires & Driss Nigra, un tandem trompette-oud qui explore la fusion jazz marocaine.

 

Les échanges musicaux sont totalement inédits, avec des solos à la batterie très inspirés de Stéphane Galland. Ce fut une belle découverte des sonorités du duo marocain au oud et à la trompette mêlées au jeu lyrique de la jazzwoman au saxophone baryton. Le quartet et le duo nous démontrent leur créativité commune dans des échanges jubilatoires. Le public est aux anges et regrette leur départ de la scène !

 

Le vendredi 26 septembre, place à Alba Careta Group, étoile montante du jazz catalan, en dialogue avec Jazz’in Trio, ensemble tangérois novateur qui mêle jazz, flamenco et traditions orientales. Chaque formation a présenté son répertoire et il y eut un moment de fusion réussi. Suivent les artistes hongroises Sara Bolyki & Petra Várallyay qui mêlent voix, violon, piano et charango, avec Tchubi Sextet, jeune formation marocaine portée par le rappeur Tchubi. Un échange peu convaincant, attribué à un manque d’expérience du jeune rappeur, mais il a eu la chance de se faire connaître sur la scène nationale et il n’en restera pas là !

 

Le trio belge en action : 

La vidéo ici >> https://urls.fr/OOw97r

 

Le samedi 27 septembre marque un enchantement avec le trio belge A.M.E. (clarinette, violoncelle, piano) et le quartet de Mehdi Qamoun, jeune musicien d’Agadir à la croisée de la musique amazighe et des musiques du monde. Ce fut un dialogue Nord-Sud extrêmement réussi entre le guembri de Mehdi Qamoun et la clarinettiste et la pianiste belges, mais aussi un duo inédit entre le ribab d’Aziz et la violoncelliste. Mehdi Qamoun inclut dans son répertoire l’africanité de la musique amazighe du Maroc. Cette soirée a révélé la magie de ces rencontres musicales, qui, le temps d’un concert, deviennent des créations inoubliables.

 

À VOIR >> https://urls.fr/NnwW-u

 

La clôture du festival réunit la chanteuse suédoise Lina Nyberg, figure du jazz suédois contemporain, et son quartet qui partage la scène avec le trio marocain Bab L’bluz, qui propose un rock Gnaoua avec guembri et guitare. Ce fut l’occasion d’un duo respectueux entre sa chanteuse Yousra Mansour et Lina Nyberg. Yousra Mansour participera ensuite avec enthousiasme aux jams du Club de Jazz Le Pietri, qui prolongeront l’ambiance et les rencontres musicales du Festival Jazz à Rabat.

 

Vidéo utile 

 

Mission accomplie pour les deux directeurs musicaux. Ils ont œuvré à cette programmation qui fait la joie du public. L’édition 2025 marque un changement de lieu et de nom, mais la magie des rencontres musicales confirme la continuité de l’esprit du festival.

 

Lien utile :  

SNRTnews Youtube : Festival Jazz à Rabat pour photos, vidéos et interviews

 

Partager sur :