Le reggae guinéen, longtemps perçu depuis l’époque de Max Mara, Alpha West, Daddy Cool… comme une musique porteuse de paix, de conscience sociale et de messages positifs, est aujourd’hui secoué par une série de rififis publics opposant trois de ses figures majeures : Takana Zion, Lyricson et Élie Kamano.
Ces artistes, autrefois unis par la même passion et un engagement commun, transforment désormais les réseaux sociaux en théâtre de joutes verbales souvent vives, loin des studios.
Depuis plusieurs semaines, les échanges tendus entre ces trois chanteurs ont pris une ampleur nouvelle. Leurs controverses alimentent un véritable beef au détriment de l’image de la scène guinéenne. Le reggae, inspiré par des légendes telles que Bob Marley, Peter Tosh, Bunny Wailer, qui en faisaient un art de paix et d’unité, semble aujourd’hui fragilisé sur le réseau social guinéen.
Les critiques fustigent l’attitude des trois protagonistes, estimant qu’ils ont perdu de vue le rôle social et l’exemplarité qui devrait leur incomber dans un contexte sociopolitique complexe. Plutôt que de s’élever et de porter des messages d’espoir et de cohésion, ils se livrent à des affrontements verbaux considérés par certains comme puérils et peu honorables. Ces conflits éclatent à un moment où la Guinée traverse à la fois, une refondation et une crise socio-politique déguisée, et où le reggae pourrait contribuer à rassembler une jeunesse en quête de repères solides.
« Le reggae n’est pas une arène pour les règlements de comptes », déplore un professionnel. « Ce genre musical devrait être un vecteur de paix et de construction sociale, surtout dans notre pays où les tensions sont nombreuses », poursuit-il.
De son côté, le public semble partager cette déception face à un spectacle qui réduit la musique à des rivalités personnelles plutôt qu’à un engagement artistique et social.
Si certains y voient un déficit de maturité, d’autres pensent simplement assister à une déroute morale de ces artistes. Takana Zion, Lyricson et Élie Kamano, reconnues pour leur talent, apparaissent désormais divisés, emportés dans des clashes publics qui desservent non seulement leur image mais aussi celle du reggae guinéen dans son ensemble.
Ce feuilleton est une mise en garde sur la responsabilité des artistes à Conakry, où la musique, notamment le reggae, peut et doit rester un espace d’unité et de résistance pacifique. Dans un pays en mal de stabilité, cette querelle publique illustre malheureusement une crise plus vaste du leadership et du rôle social des artistes engagés.
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